par caco » 06 Mai 2013, 17:40
Bourg retour à la fougère
Les Bressans ont assurément marqué à domicile un avantage certain. Les résultats bruts des trois autres quarts de finale aller laissent apparaître des différences minimes, même si Lille et Montauban apparaissent pratiquement intouchables. Tyrosse fait exception puisque le déficit est important. Pour autant, et sans verser dans l’optimisme d’un grand quotidien affirmant que Bourg aurait fort à faire sur le pré de la Fougère, si les joueurs de l’Ain l’ont fait, pourquoi les rouge et bleu ne pourraient-ils pas les imiter en inversant la tendance ? La réponse à cette question se trouve dans le mental, la tête des Joueurs landais : seront-ils motivés et revanchards pour effacer une prestation plus que moyenne ou bien garderont-ils au fond d’eux-mêmes les stigmates psychologiques d’une confrontation où ils furent bien près de sombrer en première mi-temps, du moins d’après le commentateur de France Bleu ? S’ils veulent revêtir le bleu de chauffe de celui qui n’entend pas rester sur un combat en partie perdu face à une entame adverse de rouleau compresseur, tout est possible. Mais attention, il faudra dès l’engagement rendre la pareille aux visiteurs pour les mettre dans le doute et restaurer une confiance qui seule permettra d’accommoder aux petits oignons ce fier poulet de Bresse dont parle Fernand Pujos. Je suis persuadé que Tyrosse a les clés du problème et peut très bien se sortir d’un ballotage à priori défavorable.
Il est cependant à noter qu’encore une fois, l’absence d’un vrai 10 a pesé sur le déroulement du match. Les lignes arrières ont souffert de la tenace et agressive pression des Jurassiens. Comment ne pas s’interroger sur la faiblesse globale des lancements de jeu alors que les individualités sont bel et bien présentes ? Ce n’est qu’un avis personnel, mais j’ai déjà développé mon incompréhension sur le jeu de ligne proposé et l’absence de solutions venant de joueurs lancés intervenant en deuxième rideau. Depuis le départ d’Hamacek, si le jeu des avants ne s’est pas délité et reste performant et collectif, les trois quarts n’ont, à mon sens toujours, pas de schémas de jeu visibles et lisibles bien rôdés auxquels se raccrocher, schémas qui permettent de profiter au mieux des qualités incontestables des individus. On attend des exploits personnels, c’est insuffisant et dommageable, vu le potentiel individuel qui pourrait trouver aboutissement dans un collectif ambitieux. Jean Guibert, Peyo Alvarez et quelques autres savaient mettre cette « patte » qui est la marque de fabrique des excellents entraîneurs. Là, depuis deux saisons, je cherche vainement, mais peut-être que je n’y connais rien, un fil conducteur. Il est à signaler que Hamacek est parti, on voit ce qu’il est arrivé à faire à Béziers, Hamacek que d’aucuns qualifient d’ « erreur de casting », technicien certes intéressé (ce n’est pas une exception dans le rugby actuel), mais surtout intéressant, Lamour est annoncé partant, comment ne pas s’interroger sur la fragilité des binômes mais le maintien automatique du responsable des trois quarts ? Je ne demande qu’à être confondu par une partition éclatante des trois quarts dimanche, un jeu de ligne prouvant que je me trompe ; je préfère compter sur l’espièglerie et le talent de certains solistes qui sont les véritables moteurs du collectif tyrossais.
Mais en tout cas, même s’il est raisonnable et sûrement profitable de faire un point sur les faiblesses constatées, Tyrosse aime ces rencontres dont il n’est pas favori et le caractère des Joueurs fera le reste. 14 points, cela se remonte, mais il faudra « s’envoyer ». Les Joueurs et les Supporters s’en lèchent les babines.
caco