FRANCE - ANGLETERRE " CRASH TEST " au Stade de Fra

[Lou BERET]

Coupe du Monde France 2007
« Crash Test au Stade de France ».

Les Chroniques Rugby de Lou BERET
Samedi 13 Octobre 2007

L’Angleterre éteint la flamme du rêve Français 14 à 9

Le « Crunch » est une expression favorite des « Grands Bretons » , amateurs de cookies et autres originalités sucrées salées pour désigner l’ affrontement croustillant que propose les rencontres France Angleterre , rugueuses et étouffantes toujours , rageantes et emmerdantes souvent pour les vaincus ,ce plat repassé pour la quatrième fois n’annonçait rien de bon ;pour les papilles des esthêtes du rugby Champagne

Une semaine après l’exploit sismique, d’avoir renversé la montagne All Black au prix d’une défense héroïque épuisante pour les nerfs et les organismes de nos coqs de combat, comme pour leurs fervents supporters.

Force mentale, influx évanoui, les batteries Françaises largement épuisées par les vagues grises, une semaine plus tôt, n’avaient visiblement pas rechargées leurs accus , plus assez de jus ni de fraicheur en tous cas, pour déborder la ligne Anglaise, porter le fer au cœur des regroupements, ni même trancher le lard à cette viande Anglaise afin de passer la ligne d’avantage .
Des Français démunis par leurs limites du jour , face à la masse Anglaise et la simplicité de ses solides fondations .

Revenus de l’enfer, du pays même des morts vivants, après la déroute infligée par des Sud Africains au jeu accompli, et qui restent avec l’Argentine, les meilleures équipes du tournoi , les Anglais ressucités, avait fait le plein de confiance , de ceux qui n’ont plus rien à perdre .Un Anglais qui ne doute plus est déjà un joueur dangereux

La rosée du stade de France , tout autant qu’un arrosage de la pelouse, perfidement commandé par des jardiniers Anglais ,désignés par le tirage au sort comme l’ équipe receveuse pour la rencontre ,
déclencha de premiers appuis mal assurés et cette cagade initiale de Traille, en appui rétro pour un essai Anglais de raccroc, qui valait 5 points comme les autres, dés l’ entame .

Pourtant alors encore rien d’irréparable .
Comment en vouloir à Damien Traille, dernier rempart irréprochable par ailleurs. Mais cet incident nous mis la tête dans le gazon, empêtrés dans de petits tas, complaisamment proposés par les pachydermes Rosbifs ou les 82 kgs d’excédent de bagage de leur pack survitaminé pesérent de tout leur poids dans la balance, là ou les 95 kg toniques d’un Julien Bonnaire ne purent jamais placer leur mobilité dans le débat .

Le Monstre à huit pattes Britannique, retardaient complaisamment , avec la mansuétude arbitrale nos sorties de balles, pilonnant avec ardeur notre ligne ;
au point d’empoisonner Jean Baptiste Elissalde constamment sous pression pour écarter les rares attaques Françaises au large .

Un match énervant, irritant, emmerdant même au point de provoquer l’ire de tous ces spectateurs venus au spectacle, et qui trouvèrent avec la défaite le combat de gladiateurs saumâtre.

Les vieux serviteurs s’éclipsèrent très tôt, trop tôt ? ,

Sur blessure, cartilage en vrac pour Fabien Pelous, le vieux guerrier qui avait mis jusque là tout son cœur à l’ouvrage à contenir et à caler une mêlée qui peinait à faire jeu égal avec le tonnage des Anglais.
Les cervicales de Milloud déjà ébranlées, sifflaient et les coquineries Anglaises du pilier Sheringan rarement réprimandés , un investissement profitable pour les patients Anglais dans leur entreprise de déstabilisation .

Rien de bon, ne se levait à l’horizon,

Si ce n’est des « grains » capables d enrhumer le French Flair dont on attendit vainement le retour d’une éclaircie , une fulgurance de Vincent Clerc ou un franchissement de Damien Traille , autant que les charges enragées d’un Sébastien Chabal , revenu aux affaires très tôt par la force des choses et qui se jeta à corps perdus dans la bataille , laissaient espérer de retourner l’affaire à notre avantage

Hélas , il n’en fut rien , la puissance Anglaise avait pris le dessus, et mouché la flamme du petit jeu, d’écartement que les rares ballons écartés ne raviveraient pas

Ainsi va la vie, le coaching gagnant de la semaine passée se montra lui aussi moins heureux, en partie seulement contraint par les circonstances

La sortie d’ Ibanez en verve , présent aux quatre coins du terrain ne fut pas judicieuse et surtout prématurée ; tant nos insuffisances en touches s’amplifièrent avec la rentrée de Dimitri Szarzewski le dynamiteur aux lancés toujours aussi approximatifs, bilan déficitaire au regard d’un seul ballon bien négociés sur les bordures.

La cuisine Anglaise ne brille pas par sa légèreté, le pudding insipide proposé par les sujets de sa gracieuse majesté ne contribuera pas à éclairer cette fin de coupe du monde , mais plutôt à doucher l’enthousiasme de tout un peuple, et peut être même faire mentir les statistiques qui veulent qu’un champion couronné 4 ans plus tôt ne parvienne jamais jusque là, à sauver son sceptre.

Ces Anglais là , avec un Mike Catt de 36 ans , encore assez valide pour pratiquer un jeu de ligne en forme de saute moutons , et pousser au pied quelques ballons , donnera un finaliste en pied de nez, mais qui n’aura rien volé ,Je m’empresse de le dire .

Malheur aux vaincus, cette maxime prend tout son sens tant la malédiction Française à échouer aux portes de la consécration, répond à celle des All Black, qui trébuchent eux aussi régulièrement au moment de planter le drapeau sur le toit du monde, qu’ils toisent régulièrement.Nous avons tous nos « meilleurs boureaux »

Derrière le chagrin et les cicatrises de l’histoire inachevée , restera à reconstruire autour de Lionel Beauxix , de Frédéric Michalak , de Damien Traille , de Thierry Dusautoir de Clément Poitrenaud , de Vincent Clerc , de la puissance et la vitesse d’un Aurélien Rougerie et du grand frère Sébastien Chabal à la détresse émouvante , mais qui sera encore là pour engager le prochain tournoi des VI nations .

Des étoiles s’en seront allés ,Pieter de Villiers le valeureux , Serge Betsen magnifique monstre de la défense tricolore , Rafael Ibanez capitaine courage exemplaire , ce toro Brave au regard clair, flanqué de son ami Fabien Pelous le preux à la force tranquille et ses 116 sélections

Au crépuscule d’une carrière internationales et de sélections pleines de bonheurs et de larmes ,
titulaires malheureux pour leur dernier match, tombés au champs d’honneur , vous emportez à jamais notre reconnaissance et notre respect , celui du salut aux braves .

le football et son cortège médiatique auront reprisbien vite leurs droits et leur omniprésence , après avoir été quelques semaines mis entre parenthèse à l’ ombre des dieux ovales qui enflammèrent un pays tout entier , au grand soulagement pour le débonnaire jardinier Guy Roux , inquiets de l’ ombre portée du ballon ovale , menaçant la qualité des pelouses de l’hexagone.

Puisse le rugby de nos clubs , continuer lui aussi de grandir sans se trahir jamais, en portant les valeurs que cette coupe du monde colorée et confraternelle, proposa avec une belle fraîcheur à la face du monde , celle que nos petits soldat et vieux guerriers surent incarner dignement jusqu’au bout

Le Rugby est ce sport magnifique et original qui ne pouvait être inventé que par les Anglais, mais que les Français revisitent parfois, quand ils sont inspirés.

[GoT]

A jouer à l'anglaise, on joue le jeu des anglais.
De plus, quand on dit "gagner à trente", on tient ses promesses et on fait tourner.
Avec tout l'amour que tu portes à Pelous et Ibanez, on ne fait pas faire des matchs d'une énorme intensité physique à des plus que trentenaires. Notamment pour Pelous qui tianque depuis un moment, et surtout quand un mec comme Nallet ronge son frein dans les tribunes.
L'approxiamtion des lancés de Zwarwerfzevvrzsky me font mitiger mes propos pour le cas Ibanez. Capitaine courage, certes, mais homme avant tout et qui ne peut pas, avec le poids des ans, enchainer deux matchs, deux combats d'avants d'une telle intensité. Il avait déjà moins de jus que la semaine dernière au début du match, alors qu'il en aurait fallu au moins autant. Et Bruno en tribune me fait vous rappeler qu'il est très bon lanceur.
Bruno et Nallet ne sont pas sur le banc car en remplaçants, en "impact players", ils apportent moins qu'un Chabal ou un Zwarwedfvcbsky. Ce sont des titulaires, des remplaçants de feuille de match si tu préfères.

Aprés, pour ce qui est des 3/4, utiliser un jeu à l'anglaise pour battre les anglais me laisse sans voix (j'ai trop gueulé), et j'aurai aimé que l'on retourne à un jeu plus français, celui que l'on sait faire et qui emmerde les anglais (mais qu'auraient adoré les blacks).

Mais voilà, le fameux "on ne change pas une équipe qui gagne" est passé par là. Et nous on passe par la consolante.

Qui veut des billets pour la finale?

Adz