par caco » 19 Mai 2014, 08:54
Caco Bernizan Saubion le 19 mai 2014
Tyrosse/Massy
Voilà une de ces après midi de rugby dont on caresse longtemps l’image colorée et épique ! la fougère enrubannée d’une foule colorée, riante et chahutante au rythme des cascades musicales festives, les forces vives de la pyramide de formation requises pour la bonne cause aux travaux d’Hercule des bodegas, quelques figures de l’ovales connues ou reconnues présentes à l’évènement immédiatement détournées…tout fleurait bon le printemps sans demi-mesure même s’il s’agissait de demi-finale !
L’ardeur cuisante d’un soleil généreux inspira sans doute les rouge et bleu pour une entame de feu et cinq premières minutes de jeu en alternance balayant terrain et visiteurs pris d’étouffement et réduits à défendre vertement. Feu d’enfer, mais feu de paille puisque les massicois se mirent en demeure, par leurs fantassins de belle allure, de confisquer le ballon à partir d’une mêlée outrageusement dominatrice qui ne faisait qu’illustrer ostensiblement la globale totale domination de la conquête francilienne. À partir de là, on eut droit à ce rugby qui va si bien à Massy, ce rugby alerte d’inspiration et de mouvement, pétillant et perforant que l’on retrouve à tous les étages de la formation, des tout petits aux seniors. Un rugby du sud ouest, mais du Sud Ouest de Paris, que ne renieront certes pas les puristes des contrées dites ovales ! Tyrosse était au supplice et colmatait héroïquement les brèches ouvertes par de tonitruants cavaliers cavaleurs. Tyrosse tenait, tenait, mais les vagues franciliennes déferlaient sans cesse, les voyants de sécurité locaux étant dans le rouge absolu.
Par un miracle défensif né de l’abnégation de chacun, Tyrosse arrivait à la mi-temps sans dommage. Mais il était pertinent de se demander jusqu’à quand l’édifice résisterait, le fier poulet landais semblant avoir laissé moultes plumes dans cette bataille d’ergots homérique.
Le paradoxe fut que, contrairement aux convictions intimes cachées des dubitatifs d’un premier acte de haute volée, la banda rouge et bleue revint bec et ongles dehors, se faisant hélas presque immédiatement déposer par un chef d’œuvre de petit côté massicois conclu en bolide par le « road runner » le plus rapide et bondissant qu’ait vu la fougère depuis bien des saisons. L’affaire prenait une singulière tournure puisque Tyrosse prenait un grand coup sur la tête sur un de ses temps forts. C’était compter sans la détermination farouche de Paul et ses « potes » qui se remirent à l’abordage illico, profitant de chaque espace et des ballons de conquête à présent plus nombreux pour envoyer de gaillards missiles lancés plein fer sur une muraille massicoise bousculée. Déstabilisés par les piques incessantes de Tyrossais ardents et tourbillonnant, comme animés d’un mouvement perpétuel, la belle machine francilienne s’asphyxia peu à peu, la chaleur n’étant qu’un des facteurs d’une baisse de régime imprévisible, mais bien palpable ! Bien entendu, les réactions des fringants cavaliers du Président Dupont tentèrent bien de secouer l’apathie envahissante de leurs camarades, mais la botte métronomique lancinante d’un Paul Dubert des grands jours permettait aux Tyrossais de revenir puis passer devant, d’un petit rien peut-être, mais qui dit tout, toute la fierté d’un groupe retrouvant son ardeur et son collectif à l’aulne des ces phases finales qu’ils savent nous mitonner en guise de régal.
Qu’importe que la prestation parfois incohérente, mais impartiale, du referee n’ait pas été à la mesure d’un tel match, qu’importe les huées antisportives ayant accueilli l’entrée sur le terrain de bien beaux massicois d’une correction exemplaire, le vrai public aux anges a eu droit à du grand rugby, dans toute sa complexité dramatique, avec deux mi-temps bien distinctes. Quelle gourmandise à savourer avec excès !
Et, bien que la balance de la logique penche à présent vers des Franciliens ayant sauvé l’essentiel, le bonus défensif, il faudra pour Tyrosse se rappeler que la belle mécanique bleu ciel peut parfois connaître l’asphyxie en fin de match pour peu qu’elle soit rudoyée avec constance ! Nul doute que le staff et particulièrement mon ami Charly Ducamp, préparateur physique dont je salue le talent » sauront insister, entre autres, sur cette endurance qui peut être notre force salvatrice.
caco