Tyrosse-Langon : Match nul pour une deuxième mi-temps insipide
Je demandais à être convaincu : je le suis. Faire un non-match n’est pas en soi une catastrophe, tout compétiteur connaissant ces journées « sans » qui laissent une grande frustration, mais aussi un désir de rachat plus qu’aiguisé !
Pour moi, le plus grave réside dans le constat que l’on est vraiment revenu « à la case départ ». Qu’il soit bien entendu en préambule que je ne critique pas un homme, dont la passion, la rigueur, les compétences et le bon vouloir, je le répète, ne peuvent être mis en doute. C’est le projet de l’entraîneur qui me semble inadapté par rapport aux grandes capacités de l’équipe.
Je suis donc en totale opposition avec, d’une part, la manière cavalière avec laquelle on a poussé sur la touche un entraîneur qui allait réussir son pari, d’autre part avec la vision restrictive du jeu qui a été remise au goût du jour après le départ de Tauzin. Pourtant, celui-ci jetait les bases d’un vrai jeu à la Tyrossaise qui aurait pu servir de fil conducteur à tout l’ensemble de la pyramide, à partir des qualités spécifiques de vitesse, d’espièglerie et de solidarité positive des joueurs de cette région sud landes. Avec quelques renforts complémentaires, la « sauce » ne pouvait que prendre ! La cavalerie façon Tauzin commençait à donner des espoirs et à mettre l’eau à la bouche des amateurs de jeu ambitieux et complet ; on jouait de mieux en mieux, les combinaisons autour du 10 fourmillaient de trouvailles et de vivacité, Argel se faisait plaisir à faire des appels inspirés et rapides autour de son ouvreur, entraînant un déroulé jusqu’à nos ailiers de tout premier ordre, bref, chacun pouvait entrevoir des promesses de jeu en alternance porteuses de bien belles joutes de printemps ! On commençait sans doute à trop bien jouer !!!! Alors, à quoi a-t-on assisté ce dimanche? On a effectivement vu cette animation autour du 10, du moins en première mi-temps : mais c’était du côté langonnais, notre défense, pourtant prétexte à reprise en main unilatérale du manager se faisant copieusement trouer et ne devant son salut qu’au retour fulgurant de nos rapides flèches de l’aile, par ailleurs réduites à la portion congrue du fait du retour à un jeu singulièrement étriqué.
Et pourtant, le jeu des avants, malgré quelques perturbations dues à la qualité de l’adversaire et à la pauvreté de l’arbitrage, fut bien celui qu’on est en droit d’attendre, avec des perforations dans l’axe, des mouvements bien huilés qui auraient mérité ouverture rapide vers le large, quelques « cocottes » minutées mettant Langon au supplice et une densité d’impact de premier plan, mais ces cocottes ne pouvaient-elles déboucher sur autre chose qu’une impasse parfois meublée d’une pénalité ? Alors certes, on pourra dire que Paul a raté deux pénalités de manière incompréhensible, mais n’en fut-il pas de même pour le butteur girondin ? Devra-t-on désormais se contenter de « cocottes » et de ballon sécurisé pas trop loin du soutien avec prise de risque minimum comme le conseille le bréviaire fédéral qui privilégie le calcul et la théorie à la magie de l’initiative? Devra-t-on attendre le printemps pour oser et s’en remettre au talent heureusement démontré de nos individualités ? Cela va être long, à n’en pas douter !
Quel dommage après les promesses entrevues hélas trop fugitivement !
