Tyrosse- Bagnères Victoire 19/6
Qu’il était plaisant de retrouver le Stade de la Fougère copieusement garni pour cette rencontre de haut de tableau qui, on peut l’affirmer, a tenu toutes ses promesses . Sous le chapiteau festif façon « grands jours », les supporters célébraient comme il se doit la messe dominicale de l’ovale aux accents de la banda Esperanza en grande forme. Plaisir des papilles pour les convives, ambiance conviviale garantie, connaisseurs des joutes rugbystiques épicées agglutinés dans de magnifiques tribunes enfin modernes et très réussies, comme tout autour de la main courante, sans oublier les irréductibles des gradins de face bravant un vent fort et espiègle fleurant assurément le sud, préservant pour le temps du match des ondées hivernales promises par dame Météo, l’écrin de la Fougère était à la hauteur de l’affiche !
Le lever de rideau consacra la domination de Tyrossais toujours aussi enthousiastes et efficaces, donnant le ton pour « the Big match » de l’après midi. Adossés aux souffles d’Eole, les Tyrossais purent rapidement constater qu’il s’agissait bien d’un duel au sommet de la poule, les Bagnérais réalisant une entame « costaude » illustrant leurs intentions louables de rivaliser avec le leader sur ses terres landaises. Les contacts étaient farouches, le ballon plutôt dans les mains des visiteurs qui n’hésitaient pas à envoyer du jeu, multipliant les alternances avants trois quarts de qualité. Bien heureusement, la défense rouge et bleue se multipliait, agressive, compacte, mettant en échec les belles velléités de Pyrénéens pas manchots du tout. Petit à petit, leurs vagues successives se brisant invariablement sur le filet tendu, les visiteurs finirent par subir le pressing incessant de locaux à présent dominateurs sur les phases de lutte. Notre petit demi de mêlée mit à profit cette supériorité sur les points de contact pour trier à merveille les ballons, lançant prestement tantôt ses gaillards de l’avant, perforants et dynamiques dans le jeu debout, tantôt son ouvreur qui ne se pria pas, de son pied magique boosté par le vent, de renvoyer les noirs visiteurs dans leurs bases arrières ou de lancer ses copains des « chevaux légers ».
Pressés et un peu plus fébriles, les Bagnérais s’exposaient dès lors aux pénalités, certes très lointaines, mais néanmoins converties à trois reprises par l’exécuteur des hautes œuvres local, maître des airs et des courants ascendants! Bagnères répliqua cependant sur pénalité, restant donc en position de revenir au score. Le combat restait rude, les actions et réactions des uns et des autres montrant que l’affaire se jouait entre « gens de bonne compagnie ». Aux attaques bien léchées et méritoires de Bagnères qui ne réussit pourtant jamais à vraiment franchir, les Tyrossais opposaient de manière de plus en plus pressante ses coups de boutoir incisifs ! Ce sont finalement les rouge et bleu qui, mettant à profit une énième grosse brèche dans la forteresse bigourdane, finirent par enfin franchir la ligne magique pour inscrire un essai salué par tout un peuple ravi du spectacle.
En deuxième période, l’entame de feu de locaux survoltés trouva des Pyrénéens à leur tour infranchissables et prompts à déclencher leurs fougueuses attaques, mais les défenses étant en ce jour à l’honneur, fautes de main et grains de sable vinrent faire échouer les tentatives les plus ardentes, que ce soit d’un côté ou de l’autre. Le butteur bigourdan n’étant pas complice du vent à présent favorable à ses couleurs, la joute devint hermétique, crispante, tendue, mais dans le bon sens du terme ! Chacun « faillit marquer », mais personne n’arriva à aller déposer le ballon en terre promise !
Il fut temps de siffler la fin des débats qui coïncida avec le début de la pluie. 19 pour Tyrosse, 6 pour de très valeureux Bagnérais, le rugby de ce dimanche avait rendu une bien belle copie !
On en redemande !