par caco » 13 Mai 2013, 18:25
Tyrosse/Bourg retour
La rencontre de dimanche, gagnée, mais trop petitement pour permettre à l’aventure de se poursuivre, me laisse des sentiments mitigés.
Je ne reviendrai pas sur l’arbitrage de sénateur de l’homme au sifflet car l’arbitrage fait partie
du jeu au même titre que les rebonds facétieux, les maladresses ou les hasards de fortune. Une seule question me vient : Le referee a-t-il sacrifié au rite de la douche, tellement ce soin s’avérait inutile après cette prestation trottinante de touriste découvrant les trésors de Louxor ? Les points d’impacts, quels qu’ils aient été, se résumèrent à une belle pagaille vu l’obstination du siffleur à ne rien siffler. À ce jeu, ce sont les Burgiens de l’Ain qui furent les mieux lotis, eux qui venaient avant tout pour vivre de leur pécule précieux de 14 points et qui prirent donc un malin, très malin plaisir, à embrouiller les cartes, après que leur essai très opportuniste de début de rencontre ait quelque peu douché les enthousiasmes locaux. Dire que l’on ne veut pas de nous à plus haut niveau et que les dés sont pipés au départ me semble, vision personnelle, très exagéré, en tout cas peu conforme à la fierté que nos Joueurs peuvent tirer de leur parcours remarquable.
J’ai aimé le cœur des hommes en rouge et bleu, leur abnégation, leur souci d’aller au bout d’eux-mêmes. J’ai aimé le travail d’un cinq de devant généreux, les charges de Matthieu et Christophe en troisième ligne, la rentrée incisive de St croix qui aurait pu être aligné d’entrée. Même si Albaladéjo a commis cette initiale bévue qui s’avéra hélas déterminante, il fut un créateur infatigable, de même que John Rapana et ses appuis de feu, jouant tous les coups lancés comme un demi d’ouverture qu’il aurait pu être en ces temps de pénurie.
Car encore une fois, c’est la transmission qui fut problématique sans que l’on puisse jeter la pierre à Argel, courageux et acharné guerrier, mais à contre emploi dans son rôle de 10 et sa très hésitante partition au pied.
Face à un XV bressan solide sur ses forces collectives avec un axe 8, 9, 10, 15 serein et expérimenté, Tyrosse n’a pu exécuter ces transformations de jeu à tout « berzingue » qui seules auraient permis de mettre en défaut le maillage serré et vite refermé des visiteurs.
L’impuissance à « mettre le feu » en changeant de rythme s’est concrétisée par l’incapacité de marquer le moindre essai et, même si les sorties de ballon furent très ralenties par les embrouilles intelligentes de Bressans confortés par la mansuétude arbitrale, la charnière, orchestrée par un Paul « sur trois pattes » (mais qui pourrait lui en vouloir après une saison bien trop pleine ?) et un ouvreur le plus souvent arrêté ne put mettre les fringants cavaliers tyrossais sur orbite. Et quand l’attaque part arrêtée, c’est la défense qui est en avancée positive.
Dommage donc, Bourg n’était pas franchement supérieur, plus réaliste et professionnel certes, jouant sur une partition lisible et clairement établie avec un rugby qui leur est propre et adapté, alors que celui des Tyrossais dépend avant tout de ses solistes.
Il faut féliciter les deux équipes pour ce match cadenassé, mais de haute volée. J’ai vu une belle partie d’échecs, un combat d’hommes qui fait honneur à ce niveau de fédérale. Sur l’ensemble des deux rencontres, ce sont les gars du Jura qui ont porté le plus l’ovale en terre promise. C’est donc à eux que revient logiquement le droit de continuer. Car le mot que je retiendrai à propos de cette double confrontation est celui de respect. Messieurs, vous nous avez fait vivre une belle après midi de rugby. Bravo à vous tous qui n’avez pas été avares de vous-mêmes !
Une page se tourne pour le club à la fougère. J’espère que la belle trajectoire des cadets incitera le Comité à les replacer l’an prochain dans la compétition majeure, avec les « cadors ». Ce serait une belle occasion de remettre ces passerelles vers le haut niveau qui, pour le moment, me font craindre des lendemains chagrins. Si les cadets de l’an prochain restaient avec Dax, Bayonne, Mont de Marsan, Auch, Pau … et consorts, peut-être garderions nous un peu plus de ces prometteurs Minimes qualifiés en super challenge à Toulon ?
Dresser les passerelles, inclure les jeunes en équipe fanion (pour éviter qu’ils perdent leur motivation à s’entraîner dans l’excellence, non ?), fiches de suivi à l’appui, protection forcée des joueurs très sollicités par les sélections et de ce fait en surcharge de temps de jeu, des pistes dont il faudra bien se préoccuper !
Et une chose à ne pas oublier : Le Tyrosse qui est centenaire s’est bâti de la fusion du « SAT » né d’un patronage de curé et du « Ralliement », association laïque. L’union sacrée s’est crée autour d’un ovale, cimentant un patrimoine commun de personnes d’opinions aussi diverses qu’affichées. Tout le monde connaît la suite contenue dans les grands pages de la saga du Club. À méditer à un moment où, de manière de plus en plus visible, la main mise municipale très politique et électoralement intéressée a la primeur du choix des hommes !
caco