Troubles de marmite (Saubion le 17 décembre 2014)
Renseignements pris auprès d’intéressés avec lesquels je conserve un contact privilégié et qui me savent attaché à une certaine image du club, l’U.S.Tyrosse traverse bel et bien une période plus difficile.
Même si le discours officiel se pare d’une langue de bois tellement caricaturale qu’elle finit par interpeller les moins suspicieux, même si le site officiel du club ne distille que cette information policée et lisse dont sont extraits tous les présumés grains de sable, même si rien ne transparaît dans les commentaires de nos éminents et talentueux scribes locaux, sans doute sommés de s’en tenir aux faits de match et rien qu’aux faits de match, sous le couvercle mis sur la marmite, on est passé récemment très près de l’ébullition.
Alors, bien sûr, me direz-vous, il ne faut surtout pas étaler ces conflits internes dont certains peuvent se régaler, le linge (qu’il soit sale ou non) se lave en interne et en famille, les supporters n’ont pas à être informés, il faut verrouiller l’information (comme on verrouille le jeu sans doute !!!).
Usage habituel des équipes en place pourrait-on remarquer ! Eh bien, pas toujours et je prétends et prétendrai toujours que, hormis peut-être les détails d’éventuelles modalités financières de contrats individuels qui se traitent entre Spécialistes, tout ce qui concerne la vie du club, ses grands moments comme ses jours de galère, tout cela concerne les supporters, ceux qui se sont pris de passion pour une histoire particulière, celle d’un rugby de toute petite ville qui cimente les différences en même temps que les passions.
Jadis Vice-Président chargé de la formation, même si cela m’a valu quelques tacles, je me suis efforcé de toujours tenir informé les supporters, par le biais du forum alors officiel, pour savoir leur avis, leurs réactions, même excessives parfois. Et pourtant, la lutte genre « chèvre de Monsieur Seguin » de l’époque (Pro D2) entraînait de bien belles turbulences ! Je ne crois pas à la tactique de l’étouffement de l’info, comme je ne crois pas que l’on puisse cacher le ballon jusqu’à ce que la cocotte s’écroule.
Sous le couvercle soigneusement lustré et refermé, il y a bel et bien un vrai problème et le nier ne sert qu’à en repousser la solution. En période de doute, il est capital d’insister sur la force du Club en dressant un constat objectif de ce qui marche et ce qui ne marche plus. Ce qui marche, on le sait, c’est notre formation et l’envie de tous de rester dans l’élite de la Fédérale, l’attachement de tous, même des récents recrutés à une certaine idée d’un certain rugby. À contrario, le discours sur les plans d’accession à la Pro D2 apparaît de plus en plus hors sujet !
Un beau printemps est nécessaire à notre oxygénation. Notre ex-manager re-entraîneur suite au départ de Tauzin semblerait ne plus recueillir l’adhésion sur son projet de jeu et sa manière de gérer les hommes, il n’est pas question de jeter un anathème quelconque sur une personne qui sert le club avec dévouement, qui, de plus , valide les stages de joueurs en formation, ce qui constitue un atout de recrutement non négligeable. C’est le constat que tout s’érode au fil du temps et que cela n’enlève en rien les compétences particulières des intéressés, mais que l’entêtement ne peut conduire qu’à l’échec. Le renouveau Tauzin était souhaitable et souhaité, en tout cas aurait été bénéfique pour tous y compris le manager auquel on devait au moins protection d’une ingratitude imméritée générée par l’usure du pouvoir sur le jeu et les joueurs.
Ce qui ne marche pas, c’est le projet de jeu, pas assez ambitieux, pas assez ouvert et adapté aux qualités au-dessus de la moyenne de la fédérale du groupe. À mi-saison, la mayonnaise aurait dû donner des gages de bonne prise, se réfugier derrière les absences serait méconnaître que le problème touche toutes les équipes !
Changer d’options n’est pas céder, c’est aller vers un avenir que chacun souhaite enthousiasmant et joyeux.
